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Conférence du dimanche

Un dimanche sur trois environ, à 20h00, nous vous proposons une rencontre entretien-conférence avec une personnalité.

CONFERENCE 3 NOVEMBRE A 20 H
Sandrine SZWARC : Il s’appelait Chuna, résistant, fusillé à 20 ans

"Mes Parents bien aimés, Je vais être exécuté tout à l’heure, à 4 heures de l’après-midi. Je l’ai appris tout à l’heure et, avec mes camarades, nous attendons très calmement cet instant dernier. [...] Je vous demande très sincèrement, si vous voulez satisfaire mon dernier désir, de ne pas porter mon deuil [...], car c’est contre mes idées. [...] VIVE LA FRANCE."

Dans les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale, au cœur de l’occupation nazie en France, émergea un jeune homme dont le courage et la détermination allaient marquer l’histoire.

Chuna Bajtsztok, juif communiste polonais, incarna l’esprit de la Résistance, défiant l’oppression avec une conviction inébranlable. Ses derniers mots, rédigés quelques heures avant son exécution dans la clairière du Mont-Valérien le 6 octobre 1943 avec vingt-quatre de ses camarades résistants, éclairent ses engagements.

À travers une recherche minutieuse et des témoignages poignants, ce livre retrace la vie fascinante de Chuna Bajtsztok, depuis sa naissance à Varsovie et son enfance passée à Livry-Gargan jusqu’à son engagement dans la lutte contre l’occupation nazie et ses collaborateurs, preuve de son dévouement total à la liberté et de son rôle dans l’histoire de la Résistance juive et communiste.

Sandrine Szwarc, docteure en histoire moderne et contemporaine (EPHE en Sorbonne), enseigne l’histoire juive contemporaine à l’Université Sorbonne Paris-Nord (USPN) et à l’Institut universitaire Élie Wiesel dont elle est la coordinatrice des enseignements.

Membre du groupe sur les « Judaïsmes contemporains » (GSRL), le renouveau de la pensée juive au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en France, notamment les penseurs de l’École française de pensée juive, est au cœur de ses recherches sur lesquels elle a publié des livres, des articles et donné des conférences.

Conférence de Dominique BOUREL

dimanche 29 septembre

Une université dans le désert ?

"Je ne croirai jamais avoir bien entendu les raisons des juifs, qu’ils n’aient un état libre, des écoles, des universités où ils puissent disputer sans risques. Alors seulement, nous pourrons savoir ce qu’ils ont à dire" JJ Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire.

La conférence traitera de l’histoire de l’université hébraïque de Jérusalem qui fêtera l’an prochain son centenaire.

Comment et pourquoi une telle réalisation alors qu’un Etat n’existe pas encore ?

Dominique Bourel présentera rapidement les différents projets depuis le XIXe siècle, la préparation sous la houlette de Haim Weizmann et Martin Buber ainsi que les enjeux (débat avec le système des yeshivot, présence d’un département de yiddish) et le développement des différentes disciplines.

Dominique Bourel est directeur de recherche au CNRS auteur de deux biographies (Moses Mendelssohn, Gallimard) et Martin Buber (Albin Michel) ; il travaille sur la symbiose judéo allemande et l’histoire de la ville de Jérusalem.

Il a été directeur du Centre de Recherche Français de Jérusalem et a enseigné dans le cadre des universités de Berlin et de Potsdam.

**Pour rejoindre la réunion zoom du dimanche :

Lien habituel https://us02web.zoom.us/j/89269123495 le code a été communiqué par newsletter.

Également disponible sur YouTube.

Conférences passées

Pierre SAVY - Les princes et les Juifs dans l’Italie de la Renaissance

Au moment où les royaumes d’Occident expulsent les Juifs, les princes de l’Italie de la Renaissance, eux, les gardent à leurs côtés ou les accueillent. Pourquoi, dans le duché de Milan ou celui de Savoie, dans la Ferrare des Este ou la Mantoue des Gonzague, les Juifs sont-ils même mieux acceptés que dans les républiques oligarchiques voisines, comme Venise, Gênes ou Florence ?

Pierre Savy est maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’université Gustave Eiffel. Il étudie l’histoire de l’Italie centro-septentrionale à la fin du Moyen Âge (XIVe-début XVIe siècle), et particulièrement la manière dont les Juifs prennent place dans la société du temps. Il a codirigé, avec Audrey Kichelewski et Katell Berthelot, l’ouvrage Histoire des Juifs. Un voyage en 80 dates, de l’Antiquité à nos jours, publié par les PUF en 2020, et il a publié, toujours aux PUF, en 2023, Les princes et les Juifs dans l’Italie de la Renaissance. Depuis quelques années, il est l’un des responsables d’un programme de recherche collectif consacré à l’histoire de l’agentivité politique des Juifs dans l’Italie de la longue Renaissance.

Page de Pierre Savy : https://pagespro.univ-gustave-eiffel.fr//pierre-savy

Gabriel ABENSOUR "Kidoush Hashem" : une éthique de la vie

Le Kidoush Hashem est l’expression juive consacrée pour parler de celles et ceux qui, à travers les siècles, ont choisi la mort plutôt que de trahir leur foi.
Nous explorerons les racines de cet impératif à travers la littérature talmudique et rabbinique, en nous arrêtant sur les différentes interprétations et stratégies développées par les communautés juives médiévales.
Nous conclurons par une réflexion sur les limites des usages contemporains de ce terme.

Gabriel Abensour poursuit actuellement ses études en doctorat au sein du département d’histoire juive de l’Université hébraïque de Jérusalem.
En parallèle, il occupe le poste de chercheur et d’enseignant à l’Institut Hartman de Jérusalem et co-dirige le cercle d’études francophone Ta-Shma.

Philippe Zard : Kafka - Babel ou l’impossible fondation

Il s’agit dune lecture comparée de l’épisode de la Tour de Babel dans sa version biblique et dans sa réécriture par Kafka. Deux ans après la fin de la Première Guerre mondiale, dans ce qu’on pourrait appeler une variation midrashique profane sur le mythe biblique, l’écrivain judéo-praguois se livre à une méditation d’une saisissante profondeur sur l’échec de la construction de la tour de Babel. Par là, il s’inscrit, à sa manière, dans la filiation de ces commentateurs qui n’ont cessé de chercher, en scrutant la lettre et les non-dits du texte biblique, des explications à l’ajournement indéfini d’une ambition grandiose : celle de l’unité humaine.

Philippe Zard est professeur de littérature comparée à l’Université Paris-Nanterre. Ses recherches portent sur l’imaginaire politique et religieux dans la littérature européenne.

Il a publié notamment La Fiction de l’Occident. Thomas Mann, Franz Kafka, Albert Cohen (PUF, 1999) et De Shylock à Cinoc. Essai sur les judaïsmes apocryphes (Garnier, 2018). Directeur des Cahiers d’Albert Cohen, il a assuré l’édition critique de la tétralogie romanesque d’Albert Cohen : Solal et les Solal (Quarto, 2018).

Ivan Segré : Le Cantique de Déborah. Un paradigme fémininiste

Ivan Segré, né à Paris en 1973, est philosophe et talmudiste. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages dont Qu’appelle-t-on penser Auschwitz (Lignes, 2009), Judaïsme et révolution (La Fabrique, 2014) et La Souveraineté adamique (Amsterdam, 2022).

Georges BENSOUSSAN - Les origines du conflit israélo-arabe

Historien français spécialiste d’histoire culturelle de l’Europe des 19ème et 20ème siècles et en particulier des mondes juifs, Georges Bensoussan a consacré ses travaux à l’antisémitisme, la Shoah et au sionisme. Il a publié de nombreux livres, notamment "Histoire de la Shoah", "Les territoires perdus de la République", "Europe une passion génocidaire" et aussi bien d’autres dont
« les origines du conflit israélo arabe (1870-1950)" qui va faire l’objet de la conférence.

Dans ce cadre, Georges Bensoussan va nous relater la façon dont dans la Palestine de la seconde moitié du 19ème siècle, dans la vielle communauté juive séfarade et parmi les sionistes d’Europe orientale mais aussi les populations arabes, se dessinent les enjeux et les discours du 20ème siècle.

Dimanche 21 mai à 20h JEAN-GÉRARD BURSZTEIN « Psychanalyse et Bible hébraïque »

La bible hébraïque est le récit d’un choix très particulier : celui de la sainteté. Ce choix est le fait d’un peuple (Israël), c’est-à-dire qu’il implique à la fois la subjectivité individuelle et la décision de vivre-ensemble dans une société gouvernée par l’alliance (brith), visant la justice (tsedek) et la fraternité symbolique. Ce choix oblige chacun à se garder de l’inceste : s’il ne sacrifiait pas la jouissance interdite, s’il n’expiait pas les fautes engendrant la culpabilité, s’il acceptait l’impureté (toum’ah), le sujet ferait alors le choix inverse, celui de la mort. Il serait alors confiné dans la tristesse et le renoncement au désir : dans le lien social, l’inceste traduit une volonté de mort, une tentative fantasmatique de fusionner avec le grand Autre.

JEAN-GÉRARD BURSZTEIN, psychanalyste, pratique et enseigne à Paris. Docteur en philosophie, il a centré ses ouvrages sur l’intrication entre psychanalyse, topologie et philosophie ("L’inconscient, son espace-temps, Aristote, Lacan, Poincaré", Paris, Hermann, 2017) ("La structure topologique de l’inconscient. Une suite à L’Étourdit", Paris, Hermann, 2021). Par ailleurs, il travaille sur l’interprétation psychanalytique de la Bible hébraïque ("Athéisme psychanalytique et Bible hébraïque", Paris, Hermann, 2022)

Les juifs et la liberté d’expression - Antoine Spire journaliste et écrivain sur le zoom de DVD ce dimanche 16 avril à 20h00
Comment aujourd’hui défendre la liberté d’expression ? Pourquoi nous juifs y sommes-nous attachés ? Il ne s’agit pas seulement de la défense des victimes de dictatures qui dévastent la planète. Dans nos pays démocratiques, la défense de créateurs dont une partie de la société civile souhaite censurer l’expression en confondant auteur et œuvre, l’auteur jugé souvent sans procès comme hostile aux valeurs « main stream" est stigmatisé à tort ou à raison et de ce fait, on veut voir son œuvre proscrite. Il nous revient de promouvoir une politique réellement juste et démocratique conforme à une aspiration biblique car il faut savoir que le judaïsme a compté dans l’élaboration de la philosophie républicaine. On prendra l’exemple de l’attachement à la paix qui est l’exact inverse de l’affirmation pacifiste ou du fonctionnement qui devrait être démocratique des institutions internationales qui devraient promouvoir le cosmopolitisme face aux nationalismes.
Antoine Spire est journaliste et écrivain. Il a travaillé durant 23 ans à France Culture et anime l’émission de 90 minutes hebdo « Tambour Battant » sur Demain Tv la chaîne de l’emploi. Aujourd’hui il anime aussi chaque semaine une émission littéraire sur RadioJ et dirige des collections aux éditions le Bord de l’eau (parmi lesquelles une collection judaïsme). Il fut vice-président de la Licra et préside le PEN Club français association d’écrivains et journalistes engagés autour de la liberté d’expression. Son dernier livre (le 32eme) est consacré à ce thème à l’occasion du centième anniversaire du PEN club.

Conférence de Martine COHEN dimanche 2/4/2023 à 20h

Les transformations du franco-judaïsme. De l’israélitisme d’hier aux questions d’aujourd’hui.

Le terme "franco-judaïsme", d’utilisation récente, correspond pour la plupart des observateurs et analystes à "l’israélitisme" tel qu’il s’est construit au 19ème siècle :on est "citoyen français de confession israélite". De fait, cette confusion ne permet pas de prendre en compte tous les écarts à ce "modèle israélite" qui sont apparus dès le milieu du 19ème s. jusqu’au milieu du 20ème siècle, et surtout la rupture avec ce modèle qui a eu lieu ensuite, dans les années 1970-80 (diversité des manières d’être juif, plusieurs institutions plutôt que le monopole représentatif du Consistoire). On évoquera ces étapes et cette rupture, avant de poser la question : un autre franco-judaïsme peut-il se recomposer de nos jours, malgré les obstacles (antisémitisme notamment), du fait d’un contexte nouveau, de pluralisme religieux juif notamment ?

Martine Cohen, sociologue émérite (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités - GSRL, CNRS)

5 mars à 20h00 : Annette WIEVIORKA Ecrire l’histoire de sa famille

Dans « Tombeaux » publié en septembre 2022 et qui a reçu le prix Femina essai, Annette Wieviorka retrace l’histoire des deux branches de sa famille : Perelman et Wieviorka, immigrés de Pologne au début des années vingt.

Annette Wieviorka est directrice de recherche au CNRS, auteure de nombreux ouvrages sur l’histoire du communisme, de la Shoah et de la mémoire.

Bibliographie : « Auschwitz expliqué à ma fille », « l’ère du témoin » et « Maurice et Jeannette » biographie du couple Thorez, « Après mes années chinoises », récit de sa vie dans la Chine de la Révolution culturelle.

C.PIKETTY du 12 février.
Chercher les traces d’une famille spoliée entre 1940 et 1944

Que signifie le terme de spoliation ? Quelle différence entre spoliation et pillage ? Les familles juives ont-elles pu récupérer des objets ou être indemnisées après la guerre par les Allemands, ou récemment par le gouvernement français ? Après avoir donné quelques définitions importantes, cette conférence présentera le rôle de la Mission Mattéoli et, en son sein, celui de ses principaux membres comme Ady Steg ou Serge Klarsfeld. Des exemples de familles spoliées seront donnés à partir de documents d’archives extrêmement précieux aujourd’hui. Au-delà de la Shoah demeurent des traces inestimables pour les générations à venir.

Caroline Piketty est conservateur du patrimoine, spécialiste de la seconde guerre mondiale. Entre 1997 et 2000 elle a été l’archiviste de la Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France, plus connue sous le nom de Mission Mattéoli. A ce titre elle a aidé une centaine de familles à retrouver les traces de leurs parents spoliés, internés et déportés pendant la guerre.

Conférences passées

Dimanche 29 janvier à 20h Israël Zangwill avec Marie-Brunette SPIRE

Aujourd’hui on (re)découvre quantité d’auteurs traduits des différentes langues du yiddishland. Et Israel Zangwill, (1864-1926), l’écrivain du « shtetl » anglais, le lit-on encore ? Il fut très connu de son temps, au point d’être appelé le Dickens juif, avec sa saga du « Ghetto », c’est-à-dire du peuple juif anglais et aussi du « Vieux continent » : Enfants du Ghetto, Comédies, Tragédies, Rêveurs du Ghetto, et l’inénarrable Roi des Schnorrers. Avec tendresse et humour, satire féroce aussi, il ressuscite une vraie comédie humaine d’un peuple qui se bat pour sa survie. Zangwill fut également un homme politique, champion du sionisme dit « territorialiste ».

Yeshaya et son invitée, Marie-Brunette Spire vous proposent de le (re)découvrir ensemble.

dimanche 11 décembre 20h00 : Dorothée ANIS La fille du fourreur

Troubles de la filiation et de la transmission après la Shoah.

Par le récit, témoigner d’un parcours individuel pour libérer un moi perturbé par la Shoah, des secrets de famille et de la dépossession de ce qui a permis de maintenir vivant le peuple juif. Comment la psychanalyse peut conduire à la Torah, comment l’étude de la Torah peut enrichir la cure analytique.

Dorothée ANIS née à Davos d’une famille juive réfugiée en Suisse pendant la guerre, fut professeur d’histoire puis chef d’établissement. Elle a été secrétaire générale et vice-présidente du Bnei B’rith France, organisation humanitaire engagée dans la promotion des droits de l’homme et la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Dimanche 6 novembre à 20h00 : Stephen BERKOWITZ Le courant libéral du judaïsme

Un regard sur l’histoire et la philosophie du mouvement à travers le prisme de l’innovation liturgique

Le mouvement libéral fait son entrée sur la scène de l’histoire juive à travers des réformes dans le culte public et des modifications liturgiques.

Quelles étaient les raisons de ces changements et qu’en est-il de la réforme liturgique aujourd’hui ?

Stephen Berkowitz a fréquenté très jeune une synagogue Massorti, dans la banlieue new-yorkaise.

Ordonné rabbin par le collège rabbinique reconstructioniste à Philadelphie en 1986, il a exercé comme rabbin dans les synagogues libérales et Massorti aux Etats-Unis, en France, en Belgique et en Espagne.

Depuis de nombreuses années, Stephen Berkowitz a fait des recherches sur l’histoire de la rue Copernic et a participé à la création du centenaire de l’ULIF en 2007.

Dimanche 2 octobre à 20h00 : Géraldine ROUX : Comment Rachi lit la Torah ? Entre exégèse, compilation, gloses.

Résumé :

Rachi, à l’aube du 2e millénaire, s’est nourri, dans ses années de jeunesse, des nouvelles méthodes d’interprétation de la Torah, inaugurées en Andalousie, en Italie et en Allemagne. Il les a apprises avec ses maîtres de Mayence, Worms et Spire. Ces nouvelles écoles s’attachent à introduire une méthode scientifique de lecture : comparer les manuscrits pour repérer les erreurs de copistes et les difficultés de sens, étudier la morphologie des mots, leurs racines, recopier tous ces textes et en faire un manuscrit unique depuis le regroupement des autres manuscrits. La révolution de l’an mille est la découverte de la philologie. Prendre le texte au sérieux et lui découvrir son sens propre et non tel qu’on voudrait qu’il soit. De cet enseignement, Rachi développe sa propre méthode d’interprétation : clarifier les obscurités de la Torah, depuis la Torah elle-même et en intertextualité avec les commentaires de la tradition orale, entre exégèse, compilation et gloses. C’est là, la révolution Rachi que cette conférence se propose d’aborder depuis des exemples concrets du commentaire Rachi.

Passages et versets étudiés (non exhaustif) :
Gen. 1:1-3 ; Ex. 34:29 ; Nb 13:30

Géraldine Roux est docteure et enseignante en philosophie, agrégée, chercheure associée au Laboratoire d’Études sur les monothéismes et directrice de l’Institut universitaire européen Rachi à Troyes. Elle a notamment publié Du prophète au savant : l’horizon du savoir chez Maïmonide (Cerf, 2010), co-dirigé un ouvrage collectif, avec Danielle Cohen-Levinas et Meryem Sebti, Mystique et philosophie dans les trois monothéismes, aux éditions Hermann en 2015, un livre de présentation de la vie et de l’œuvre de Maïmonide, Maïmonide et la nostalgie de la sagesse, aux éditions du Seuil en 2017.

DIMANCHE 11 SEPTEMBRE à 20H, Joelle ALLOUCHE BENAYOUN : Les relations juifs - arabes après la colonisation

Les relations juifs - arabes après la colonisation

Pour appréhender l’évolution de ces relations dans plusieurs pays musulmans (Maghreb, mais aussi Moyen Orient), il nous faut rappeler ce qu’elles étaient AVANT la colonisation. Nous questionnerons ensuite les effets de la colonisation sur ces relations, puis ceux de la décolonisation, en lien avec la naissance de l’État d’Israël.

Joelle Allouche Benayoun est Docteur en Sciences Sociales, maître de conférences honoraires à Paris XII, chercheure au « Groupe Sociétés, Religions, Laïcités » du CNRS.

L’un de ses domaines de recherches est l’Anthropologie du judaïsme, Femmes et religions, Antisémitisme et racisme (France, Algérie).

- Dimanche 12 juin : Pierre SAVY : Dates-clés de l’histoire des juifs

Pierre Savy est historien du Moyen Âge et maître de conférences à l’université. Depuis 2016, il est directeur des études pour le Moyen Âge à l’École française de Rome. Il étudie l’histoire socio-politique de l’Italie du Nord et notamment la place qu’y occupent les Juifs. Ses recherches actuelles portent principalement sur l’action politique des Juifs dans une « longue Renaissance » italienne.

En septembre 2020, a été publiée par les Presses universitaires de France une Histoire des Juifs. Un voyage en 80 dates de l’Antiquité à nos jours, dirigée par Pierre Savy, avec Katell Berthelot et Audrey Kichelewski. L’ouvrage, traduit depuis en italien et en cours de traduction en anglais, comporte de brefs textes consacrés à 80 dates, majeures ou inconnues, attendues ou surprenantes, relatives à l’histoire des Juives et des Juifs dans la longue durée et à travers le monde. La conférence présentera le projet éditorial, reviendra sur quelques-uns des chapitres du livre et envisagera la signification de cette histoire extraordinaire.

Isabelle COHEN le Dimanche 8 Mai à 20h Lire la Tora

Docteur en histoire des religions et en anthropologie religieuse, Isabelle Cohen est spécialiste de littérature biblique et de pensée juive. Elle est chargée de mission de la Commission Culture juive de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et a écrit Un monde à réparer. Le Livre de Job, nouvelle traduction commentée, paru chez Albin Michel en 2017.

La Tora est double et sa structure, foncièrement contradictoire. En effet, la tradition juive enseigne que la Tora est à la fois donnée à voir (écrite) et retirée, cachée (orale). Ainsi, insaisissable par nature et interdite à la possession, comme tout objet de désir, aimant et soucieux de renouvellement, la Tora se dérobe à la tentation du « faire corps avec ». Elle témoigne à la fois de l’absence et de la présence de Dieu, car sa parole y résonne. Et, précisément, le peuple juif sait dire, en miroir, la présence de l’absence. Gardiens de l’éternité du jeu amoureux, la Tora et Israël cherchent l’union sans la possession.

Quel acte permet l’union sans la possession ? Quelle union permet l’avènement à soi dans le souffle de l’autre ?

La Bible hébraïque s’inscrit dans une triple tradition : la méthode historico-critique, l’herméneutique juive et l’analyse littéraire. Si l’exégète est maître de ses outils, il reste qu’il se doit de rendre compte de ses arbitrages. Alors que la méthode historico-critique semble présupposer l’évitement du texte, l’herméneutique juive s’apparente à un véritable art d’aimer, engendré par un dispositif d’analyse proprement littéraire, dont l’enjeu est métaphysique.

dimanche 3/4 : Jean-Marie MATISSON

Procès Papon, quand la République juge Vichy

Jean-Marie Matisson livre un récit du procès de l’ancien préfet de Paris et ministre du budget, jugé et condamné au terme de vingt ans de procédure, à dix ans de réclusion pour crime contre l’humanité.

Il retrace l’ensemble de la procédure et en restitue les pièces importantes, de l’acte d’accusation à la sentence.

Comme dans son livre, un des plus complets sur l’affaire Papon, il explique comment la justice de la République a condamné pour la première et la seule fois, l’État français pour son rôle dans la déportation des Juifs de France

Jean-Marie Matisson est l’un des quatre premiers plaignants de l’affaire Papon, avec son père Maurice Matisson, sa grand-mère, Jacqueline et sa cousine, Esther Fogiel. Sa famille fut la première à se porter partie civile dans ce procès. Il est également Président d’honneur du Comité Laïcité République

dimanche 6/3 : Jean-Claude KUPERMINC

Une révolution dans le monde juif : l’action de l’Alliance israélite universelle

Une organisation juive internationale, capable de parler avec les diplomaties et les grandes puissances, pour défendre les Juifs dans le monde entier ? Une entreprise de scolarisation à grande échelle qui va toucher près de 200 communautés juives dans une vingtaine de pays pendant plus d’un siècle ? La création de la plus grande collection de livres juifs et d’archives précieuses en Europe ? Oui, l’Alliance israélite universelle a réalisé tout cela, et elle est encore active. Soyez prêts à un voyage illustré dans l’espace et dans le temps pour suivre les modifications radicales apportées à la vie de millions de Juifs à partir de 1860.

Jean-Claude Kuperminc est le directeur de la bibliothèque et des archives de l’Alliance israélite universelle. Animateur du Réseau Rachel des bibliothèque juives, il s’intéresse à l’histoire contemporaine des Juifs, au monde des archives et à la bande dessinée. Il a participé à l’aventure de DorVaDor dès les débuts du projet.

Vous retrouverez nos conférences sur la chaine YouTube

Emmanuel BLOCH - La Tsniout

De nos jours, il existe toute une littérature de livres halakhiques populaires, rédigés le plus souvent en hébreu ou en anglais, mais aussi parfois en français ou en yiddish, qui énumèrent de manière particulièrement détaillée les règles d’habillement auxquelles une femme juive religieuse doit adhérer afin de respecter les injonctions de la tsniout (pudeur). Or une simple observation historique permet de constater que les premiers spécimens de ces « Lois de la Pudeur » ne sont apparus qu’à la fin des années 1960. Depuis, les publications se multiplient, et le phénomène ne cesse de gagner de l’ampleur au sein du monde orthodoxe.

  • Dimanche 12 décembre à 20h00 sur zoom
    conférence de MB.SPIRE et P.BOUKARA sur André Spire

Le poète André Spire (1868-1966) a eu une influence capitale sur plusieurs générations d’intellectuels juifs français à qui il a inspiré une revendication sans complexe de leur identité. Issu d’un milieu de moyenne bourgeoisie lorraine, tenté par l’assimilation, c’est en combattant contre l’antisémitisme qu’il s’est découvert solidaire de tout son peuple. Il s’agira de raconter quelques étapes de son long parcours et de lire quelques-uns de ses poèmes, dans une conversation avec sa fille, Marie-Brunette Spire, traductrice des romans de l’Anglais Israël Zangwill et de l’écrivain yiddish Joshua Singer, dans une conversation avec Philippe Boukara, lui-même influencé par André Spire et ayant enquêté sur son rayonnement.

"les juifs sous Vichy"
Laurent Joly historien est spécialisé dans l’étude de l’antisémitisme durant le régime de Vichy sur laquelle il a écrit de nombreux ouvrages et Philippe Boukara est historien spécialisé dans l’étude du judaïsme contemporain et coordinateur de la formation au Mémorial de la Shoah.

Philippe Oriol : Bernard Lazare, "orthodoxe en rien"

Bernard Lazare, "orthodoxe en rien"

Qui était Bernard Lazare, poète, critique, publiciste, historien, polémiste, militant anarchiste, premier défenseur de Dreyfus, nationaliste juif et sioniste ?

Philippe Oriol est historien et directeur de la Maison Zola-Musée Dreyfus qui va ouvrir dans quelques jours dans la propriété de Zola à Médan. Spécialiste de l’affaire Dreyfus, sur laquelle il a publié de très nombreux volumes, il s’est tout particulièrement intéressé à Bernard Lazare dont il a publié une biographie chez Stock (2003), réédité de nombreux textes dont la prochaine édition sera d’irraisonnables oeuvres complètes à paraître en 2022 aux éditions du Sandre.

  • mémoires d’un aventurier juif du Shtetl de Lituanie au Soudan du Mahdi par le Professeur Paul FENTON

Arabisant, hébraïsant et yiddishisant, Paul Fenton a fait des études rabbiniques à Jews’ College, Londres, et est spécialiste de la pensée juive médiévale et de la littérature judéo-arabe. Son champ de recherches couvre principalement le domaine de l’histoire culturelle juive en terre d’islam, surtout dans son expression philosophique et mystique. Il a publié de nombreux ouvrages. La parution de sa traduction, du yiddish avec annotations, de l’ouvrage de Getzel Sélikovitch sur les mémoires d’un aventurier juif du Shtetl de Lituanie au Soudan du Mahdi sera l’occasion d’écouter Mr Fenton nous conter les passionnantes pérégrinations de cet enfant prodige polyglotte avec un parcours hors du commun qui le conduira en France, en Afrique, en Italie, en Grèce et en Turquie....

  • Violences faites aux femmes, Martine MATTATIA association NOA
  • Abba Kovner, résistant juif de Wilno, poète et témoin au procès Eichmann, par Jean Luc Landier
  • Yom Hashoah, témoignage de Richard Prasquier.
  • Unorthodox - Autour de la série Netflix Invités : Masha Fogel, Eli Rosen (acteur qui joue le rabbin)
  • Le maire et les barbares - Eve Szeftel - Jean François Strouf, Antoine Spire, Yeshaya Dalsace. Eve Szeftel, journaliste à l’AFP nous livre le résultat de plusieurs années d’enquête sur les magouilles de certains politiques pour tenir certaines mairies. Elle accuse les élus de Bobigny mais aussi le député de la circonscription, Jean-Christophe Lagarde, d’avoir noué des relations avec plusieurs membres du “gang des barbares” responsable de la mort d’Ilan Halimi en 2006, à des fins politiques. Une enquête qui lève le voile sur la question du clientélisme en politique.
    Bobigny, préfecture du département le plus pauvre de France, va être le théâtre de la promotion de la voyoucratie et l’envers de la méritocratie républicaine.
    Cette enquête sidérante révèle que tout est possible pour gagner une mairie, certains pactisant avec des logiques mafieuses et le communautarisme.
    Une plongée au cœur de la corruption et du clientélisme politique qui détruisent la République.

agenda

Dimanche 3 novembre de 20h00 à 21h30