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Naissance

**Venue au monde

La venue d’un nouvel enfant est toujours un événement majeur dans la vie d’un couple. La tradition juive veut qu’on marque cet événement par une fête marquant ainsi l’entrée de l’enfant dans une histoire familiale juive. L’enfant s’inscrit donc d’emblée dans une certaine chaîne de transmission, de Massoret.

**Choix du prénom :

Tout d’abord il faudra choisir le prénom. Un enfant juif est censé porter un prénom juif en hébreu. L’état civil français ne fait plus aucun problème pour ce genre de prénoms. Ce ne fut pas toujours le cas. Cependant, nous vous conseillons de consulter le rabbin afin de mieux choisir le prénom de votre enfant. La tradition juive est de donner le prénom d’un proche à un enfant, prénom du père ou de la mère, du grand-père ou de la grand-mère. Chez les séfarades on donne le prénom d’une personne encore vivante, pas chez les ashkénazes.
Donner un prénom un enfant c’est l’inscrire dans une identité et un projet. En hébreu tous les prénoms ont un sens et font référence à un personnage ou une action. C’est pourquoi il ne faut pas choisir un prénom au hasard.

**Nomination à la Torah :

Une fois le choix du prénom fait par les parents, le père ira le plus vite possible le prononcer devant la Torah à la synagogue. Le rabbin prononcera alors une bénédiction pour l’enfant et sa mère.

**Circoncision :

La circoncision est un acte qui peut faire un peu peur aux gens non avertis, pourtant il n’y a pas de quoi. C’est une pratique très ancienne et que l’enfant supporte très bien et dont il ne souffre pas vraiment. Il faut cependant l’exécuter dans les meilleurs conditions.

Un garçon doit être circoncis à l’âge de huit jours, même le chabbat au besoin (en prenant certaines dispositions) ; après autorisation du pédiatre. Il est très important de bien choisir son Mohel (celui qui fait la circoncision). Ce doit être une personne d’expérience aussi bien dans la technique que la tradition juive. La circoncision peut avoir lieu à la maison, à la synagogue ou en un lieu festif, tout cela se pratique indifféremment. C’est l’occasion de faire une fête avec toute la famille.

Une circoncision chirurgicale à la clinique n’a strictement aucune validité religieuse, à moins que le rabbin soit présent et veille à la conformité de l’acte avec la religion, c’est à dire à être le signe d’une "Brit", d’une Alliance religieuse.

En cas de mariage mixte, le fils d’une femme non-juive n’est pas considéré comme juif sur le plan de la Halakha (pour l’identité personnelle, c’est autre chose). On peut faire une circoncision en vue de la conversion future de l’enfant. Cela ne peut être qu’avec l’accord du rabbin et des deux parents bien entendus. On n’est pas tenu de le faire à 8 jours et il sera interdit de profaner le Shabbat pour circoncire un tel enfant né le Shabbat

On ne circoncit pas le Shabbat un enfant né par césarienne (à moins qu’il avait déjà sorti la tête le Shabbat... : détails à voir avec le rabbin ou le mohèl...).

Il y a des cas où la circoncision ne peut avoir lieu le 8e jour, notamment quand problème de poids, de coagulation, de jaunisse ou autres incidences médicales. Auquel cas, elle est simplement repoussée.

**Nomination d’une petite fille :

Zeved Habat

La naissance d’une fille mérite également une fête familiale et des bénédictions.

Il existe une très belle cérémonie que le rabbin viendra faire en présence de toute la famille. Nous considérons, dans le mouvement Massorti, qu’il est profondément injuste de ne rien faire pour la naissance d’une fille, contrairement aux garçons.

Il est très important d’inscrire un enfant dans un rituel et dans son identité future. C’est pourquoi la cérémonie de Zeved Habat est primordiale.

**Le rachat des premiers-nés פדיון הבן :

C’est une des 613 Mitsvot (Nombres 18, 15) qui n’est pas facile à comprendre.

Elle ne concerne que le premier-né mâle. S’il y a déjà eu un avortement, elle ne se pratique pas. De même dans le cas d’un accouchement par césarienne. À cause du principe de « l’ouverture de l’utérus » פתח רחם
Elle ne se pratique qu’après que l’enfant ait atteint un âge de 31 jours (un mois)

Cela consiste à acheter au Cohen son propre fils, comme s’il appartenait symboliquement au Cohen ou plus exactement au Temple. En effet cela repose sur le principe que tout premier-né de toute famille devrait être prêtre, c’est-à-dire consacrer sa vie à l’étude et au service divin. La famille du frère de Moïse, Aaron, ayant été institué comme Cohen (c’est-à-dire comme prêtre au Temple) l’idée que chaque famille devait fournir un enfant pour apprendre la prêtrise a été abandonnée. Cependant, on garde le souvenir de ce principe démocratique dans la cérémonie du Pidyon Haben.

** Ne rien faire ?

Certains hésitent à pratiquer ce genre de coutumes ou préfèrent s’organiser par eux-mêmes. De plus en plus de Juifs pratiquent une forme de bricolage identitaire ou hésitent à faire un effort de transmission. De notre point de vue il passent à côté d’une très grande richesse.

Il semble que plus un enfant est inscrit dans une identité définie et dans un rituel, mieux il se porte psychiquement et mieux il a des chances de réussir. Il vaut mieux savoir clairement qui on est que passer sa vie à se chercher...

Les gens qui disent : « il choisira plus tard » ne font vraiment pas un grand cadeau à leur enfant. Les rituels de naissance ne servent pas non plus seulement la famille mais l’enfant lui-même en l’inscrivant dans une communauté, dans un groupe auquel il pourra un jour participer. C’est une socialisation symbolique. C’est pourquoi il est important que cela ait lieu au sein d’une communauté juive organisée.

Nous nous tenons à votre disposition pour vous aider en ce sens.

Rabbin Yeshaya Dalsace massorti@wanadoo.fr 0669128073